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suivre ce blog administration connexion + créer mon blog le blog de jean-philippe assouan 1 2 3 4 5 6 7 8 > >> 7 juin 2018 4 07 / 06 / juin / 2018 13:02 pourquoi memento est une grande oeuvre des films il en existe des millions, des bons films des milliers, de très bons films quelques milliers. mais nous avons chacun, un petit ensemble parmi ceux que nous avons vus, qui nous marquerons à jamais. dans mon modeste répertoire, l'un des films qui à ce jour m'aura le plus marqué, est le film memento de christopher nolan, sorti en 2000 (en france). --- *** attention, ce qui suit est de nature à dévoiler l'intrigue du film *** --- je considère que ce film est une oeuvre unique et exceptionnelle à plusieurs titres. - unique parce qu'elle a ouvert un genre nouveau au sein du 7ième art. une histoire principale racontée à partir de la fin, avec en parallèle, la même histoire racontée d'un autre point de vue, à partir du début. jusqu'à ce que les deux histoires se rejoignent. si bien que le film existe en 2 versions, à la chronologie opposée. nombreux sont les films où les premières séquences racontent le présent, qui introduit une histoire passée, que le reste du film racontera. pour qu'à la fin du film, cette histoire rejoigne le présent évoqué au début. (si ma phrase vous donne une envie d'aspirine c'est normal). nombreux sont les films aux flash-back réguliers, ou encore les films où ce n'est qu'à la fin que le réalisateur dévoile la clef de compréhension de toute l'histoire. mais des films où toutes les séquences remontent le temps, je n'en ai jamais vu d'autres que memento . c'est une idée du génie nolan. - ce film est exceptionnel car comme les autres œuvres de nolan, il a une dimension philosophique forte. j'ai bien conscience que le cinéma ne peut pas être que philosophique. il faut aussi de la légèreté, de l’émotion uniquement, des sourires, des rires, des pleurs, une moralité et j'en passe. mais l'art doit parfois réveiller notre esprit, autant qu'il éveille nos sens. et les œuvres philosophiques ont cela de magiques, qu'elles questionnent nos évidences et nous obligent à remettre en question nos paradigmes. dans memento , nolan questionne le temps, la mémoire, l’identité, tout ceci de façon philosophique. il nous questionne davantage qu'il nous apporte de réponses. en ce sens il ne s'agit pas d'un cinéma moralisateur. il s'agit d'un cinéma où le réalisateur nous laisse maître du jeu. et j'y reviendrai. notre passé nous défnit-il ? sommes-nous, parce que nous nous souvenons ? le monde existe-t-il vraiment en dehors de notre pensée ? la vérité existe-t-elle vraiment en dehors de toute subjectivité, ou alors, nous pouvons nous la créer ? autant de questions que ce film pose... - enfin, ce film nous rappelle la magie du cinéma, dans son essence même... il y a un débat éternel autour de ce film, de savoir qui de lenny ou de teddy est dans le vrai. lenny a-t-il tué sa femme comme le prétend teddy, ou alors est-il manipulé par ce dernier ? j'ai moi même regardé le film 3 fois, pour penser trouver la vérité, ou à défaut me forger une conviction. certains ont questionné le réalisateur, qui a donné une piste, une direction. la réalité est cette question est un piège, car elle est une allégorie de la philosophie. le réalisateur lui même ne sait pas qui de lenny ou de teddy est dans le vrai. oui, aussi déroutant que cela puisse paraître, j’affirme que le réalisateur ne sait pas davantage que nous, sauf à ce qu'il ait regardé son film plus attentivement que nous, mais rien ne le dit. il ne sait pas, car soit on considère l'oeuvre dans sa dimension artistique, c'est à dire une mise en scène, un jeu d'acteurs, bref du cinéma... et dans ce cas là, ce qui n'est pas montré à l’écran n'existe pas. les personnages n'ont pas de vie, ils jouent juste des rôles. alors il nous faut accepter que cette question de savoir qui de lenny ou de teddy est dans le vrai, n'a finalement pas de sens. le réalisateur n'a pas répondu à cette question dans le laps de temps que constitue l'oeuvre. il aurait bien pu le faire mais n'a pas voulu. ne nous demandons pas si lenny a tué sa femme ou pas, nous ne le savons pas et ne le saurons jamais, car lenny n'existe pas en dehors des scènes du film...c'est cela le cinéma, déroutant non ? pas tant que ça. lorsque je rêve, je vis une histoire qui n'existe pas lorsque je suis éveillé. alors imaginons ce film comme un rêve et ça ira mieux, il n'existe aucune vérité propre au rêve, en dehors de celui-ci. je ne connaîtrai jamais le passé du chat que j'ai croisé dans mon rêve, car ce dernier n'existe pas en dehors de ce rêve. mais on peut aussi considérer l'oeuvre dans sa dimension philosophique, et construire avec le réalisateur, une histoire ancrée dans le réel, et dans nos esprits. nos esprits ont la faculté de créer du réel, des histoires, avec un début, une fin. et le réel est magique, car il est hors du temps. lorsque je suis éveillé, je vis une histoire qui continue lorsque je dors... dans ce cas là, lenny est un être à part entière, doté d'un passé, d'un futur, d'une vie en dehors des quelques scènes que ce filme nous montre. et dans ce schéma, le réalisateur ne devient que le porte parole d'une petite fenêtre de la vie de lenny. sa vie en dehors des scènes ne lui appartient pas. mieux, le réalisateur ne sait pas davantage que nous, qui est lenny, en dehors de ce qui est porté à l’écran. le passé de lenny, appartient à chacun de nos esprits. le réalisateur n'a qu'un point de vue qui vaut autant que le notre. moi j'ai d'ailleurs le mien. je pense que teddy est dans le vrai . et cette conviction est l’opposée de celle du réalisateur, qui a dit au sujet du film, que teddy était un menteur . qu'il me le prouve... a défaut, il a un point de vue, j'ai le mien. c'est aussi cela la magie du cinéma. en dehors du film, la vie des personnages est celle que nous choisissons individuellement, pas celle que le réalisateur choisi, car les imaginations n'ont pas d’échelles de valeurs face au réel. la magie d'une oeuvre cinématographique, surtout une comme celle-ci, est de pouvoir être considérée comme un rêve, ou comme une réalité. nous la considérons parfois trop comme une réalité alors qu'elle a les symptômes d'un rêve, et parfois pas assez comme une réalité, alors qu'elle y est si ancrée. enfin, plutôt que chercher qui de lenny ou de teddy est dans le vrai, il nous faut faire le choix difficile, de quel passé nous décidons de construire à lenny. quel lenny nous voulons, chacun.... finalement, le choix du passé de lenny (ou du présent de teddy), dit davantage de nous, que des personnages eux mêmes... bravo à nolan... et vive le cinéma ! jpa. repost 0 published by commenter cet article 21 mai 2017 7 21 / 05 / mai / 2017 15:34 le sens de la fête j'ai eu la chance hier, de découvrir en avant-première, le prochain film d'eric tolédano et olivier nakache (les réalisateurs de intouchables). ce dernier, "le sens de la fête" sortira en octobre prochain. c'est tout simplement un chef d'oeuvre ! les acteurs jouent à la perfection, à commencer par jean-pierre bacri, mais aussi gilles lelouche, jean-paul rouve, eye haidara, benjamin lavernhe et william lebghil pour ne citer que ces derniers. c'est un film comme ces réalisateurs savent si bien le faire, à la fois très drôle et très touchant, aussi émouvant que parfois léger. chaque personnage incarne un caractère humain, ce qui donne à l'ensemble une symbiose et une harmonie remarquable. les réalisateurs leur ont donnés une complémentarité exceptionnelle. c'est un film où il n'y a pas un acteur qui ne nous fasse pas rire, pas un qui ne nous émeuve pas. c'est un quasi huit-clos, qui se déroule sur une journée, telle une pièce de théâtre où l'interaction entre les acteurs, prend le pas sur les décors et les lieux. il traite avec excellence, des thèmes que sont, le destin (plus fort que le contexte), la chance, la différence, le rapport à l'autre, la tolérance et bien sur l'amour. la mise en scène est irréprochab